M : Salut Alice, est-ce que tu peux nous présenter Les Intenables ?
Alice : Les Intenables, c’est une belle bande de copains qui se connaît depuis super longtemps. L’un d’entre nous a créé un bar qui s’appelle encore aujourd’hui « L’intenable », tandis que Jérôme et moi, brasseurs de métier, avons ouvert une micro-brasserie en 2020. On est tous indépendants dans nos entreprises, mais on porte tous le même nom, car on a tous la même philosophie : produits artisanaux, convivialité et fun.
Lancement en plein Covid-19, ça a du être compliqué j’imagine ?
A : Haha, oui, c’était chaud ! On a trouvé un local au nord de Strasbourg fin 2019 avec tout le matériel. Un brasseur fermait et vendait sa brasserie. On s’est dit : « c’est parti ».
Et au moment où l’on récupère les clés… confinement.
On a passé 6 mois dans le dur à se demander si l’on allait pouvoir commencer notre activité. Sans la canneuse, on ne pouvait même pas vendre aux particuliers et les bars étaient fermés. On a reçu la canneuse en septembre pour la réouverture.
Fin 2020, début 2021, on a pu enfin commercialiser nos bières. C’était long !
Aujourd’hui, vous vous êtes agrandi, ça donne quoi ?
En effet. 2021, tout est allé très vite. Avec Jérôme, on faisait tout de la partie commerciale à l’administratif en passant par le brassage sur lequel on se relayait. Juillet 2021, Valentin nous a rejoints pour nous aider. Fin d’année, on était au max de notre capacité de production. C’était le moment de déménager. On a eu la chance de trouver un local à Rosheim à 30 km au sud de Strasbourg. On a pu tripler notre capacité de production. Aujourd’hui, on a deux brasseurs et un aide-brasseur, Jérôme qui brasse de temps en temps, et qui assure la partie responsable de production. Moi, je gère la partie administrative et le graphisme. Je suis aidée par Coline pour la partie commerciale et Paola pour la partie évènementielle.
Quelle est la philosophie des Intenables ?
A : Les Intenables, c’est le partage et la convivialité et le fait de s’amuser en faisant ce qu’on aime. Ce sont les valeurs de base de notre groupe depuis toujours. Nous, on veut faire de la bière pour tous, pour qu’on puisse partager tous ensemble. Bière pour tous, mais pas bière traditionnelle.
Et l’on fait très attention les uns aux autres. Par exemple, tous nos équipements sont ergonomiques. On est également vigilant à trouver un équilibre vie-pro, vie-perso. On ne travaille pas les week-ends, sauf s’il y a un festival. Mais si c’est le cas, on récupère ce temps dans la semaine, on ne travaille pas plus que 5 jours sur 7.
L’idée, c’est : ce que je ne veux pas pour moi, je ne le veux pas pour mes salariés. Et ce que je souhaite pour moi, je le souhaite pour le reste de l’équipe.
Quelqu’un m’a dit une fois, une micro-brasserie, c’est quand tu connais tous les prénoms des enfants de tes salariés. Si ce n’est plus le cas, tu n’es plus une micro-brasserie.
Vous envisagez comment l’avenir de la brasserie ?
A : En 2023, on a produit 2 200 hectolitres. C’est déjà pas mal. Pour l’instant, on cherche plutôt à se diversifier. On a commencé avec les softs que l’on propose depuis cette année. D’ici deux ans, on aimerait créer des bières plus traditionnelles, régionales, avec un côté historique, liées à l’Alsace. Il s’agirait d’une marque à part, fabriquée par nous, mais pas estampillée Les Intenables. Si ça se fait, ça sera dans des bouteilles de 33cl.
Et qui sait peut-être ouvrir un bar. Aujourd’hui le bar « L’intenable » n’est pas lié à notre brasserie, ce n’est pas notre taproom. C’est un bar où tu peux retrouver nos bières mais c’est surtout un bar où tu peux boire de la bonne craft ou profiter d’un concert de rock.
Tu regardes ce qu’il se fait dans les autres brasseries, au niveau international ?
A : Oui, on s’y intéresse énormément. On est très à l’affut de ce qui se fait en France comme à l’étranger. Jérôme a travaillé au Canada et au Mexique et tous les deux, on aime voyager. Dès qu’on peut, on va découvrir ce qui se fait ailleurs, comme les tendances du continent nord-américain qui arriveront plus ou moins vite chez nous.
On bouge beaucoup et on est aussi attachés à la gastronomie, que ça soit de la grande cuisine ou de la street food, il y a un lien assez étroit entre la bière craft et la nourriture.
Je trouve qu’il y a beaucoup de choses à apprendre de nos collègues à l’international, notamment sur le fait d’organiser des évènements. Très tôt après notre lancement nous avons recruté Paola pour la partie évènementielle et l’année dernière elle à fait 26 festivals et 49 TTO à l’échelle européenne. (TTO Tap Take Over : évènement éphémère pendant lequel un bar met à disposition d’une brasserie tous ses becs disponibles une soirée ou pendant plusieurs semaines).
Tu peux nous parler
de vos étiquettes ?
A : A la base je ne suis pas graphiste mais je fais du dessin numérique sur tablette pour le loisir. Il y a un an et demi, le graphiste avec qui on travaillait a du arrêter, un peu du jour au lendemain.
Le problème c’est que nous avons en moyenne 4 nouveautés par mois et qu’il faut aller vite sur les étiquettes.
Donc j’ai du improviser et c’est moi qui ai dessiné quelques étiquettes en attendant de retrouver un graphiste, mais finalement je me suis prise au jeu et ça a plu à notre public, donc aujourd’hui je continue sur cette partie.
Quand j’ai du mettre de coté le brassage, pour me dédier à la gestion commerciale de la brasserie, ma créativité en a souffert un peu. C’est grâce à l’illustration des étiquettes que j’ai retrouvé un moyen de coucher sur papier ma veine créative.
Pour la gamme permanente c’est notre ancien graphiste qui avait réalisé des packagings inspirés au style Bauhaus, avec un look très géométrique et minimaliste. Cela nous a permis, à l’époque, de créer une différenciation nette entre la gamme éphémère et celle permanente, mais aujourd’hui nous avons pris une nouvelle direction.
Le look de la gamme permanente a évolué vers une direction plus illustré, comme dans les éphémères, car c’est ce qui nous représente le plus et notre public nous a associé à ce style. (C’est Alice qui a illustré la nouvelle gamme, ndr)
Le 6 et 7 septembre c’était l’Intenables Open Air Festival, tu nous en parles ?
A : C’est un festival orienté musique et bière que l’on fait chaque année pour fêter notre anniversaire. On a choisi septembre comme date symbolique. Elle marque la fin de nos six premiers mois d’existence confinés. Pour nous, c’est vraiment en septembre que tout a commencé. Et l’on a décidé de célébrer ça chaque année avec une grande fête. Concerts, jeux, animations, bières sont aux programmes. C’est un festival avec nos valeurs : convivial, partage, fun et bières crafts.
M : Merci beaucoup Alice, à bientôt !
Retrouvez Les intenables
Brasserie Les intenables
8 rue Jean Marie Lehn, Bâtiment 6
Rosheim, 67560 FRANCE