M : Bonjour, Louis, peux-tu nous parler de la naissance de « La Chaloupe » ?
Louis : Depuis tout petit, je suis attiré par la cuisine et j’ai toujours su que ça ferait partie de ma vie. Pendant 6 mois, j’ai pu travailler en cuisine de manière professionnelle. Mais pour la vie de famille, ce n’est pas le top.
Durant le confinement, j’ai découvert le brassage de la bière maison. Et j’ai tout de suite adoré et j’ai retrouvé l’esprit de partage et convivialité, l’envie de faire plaisir gustativement aux autres. L’idée commençait à germer.
Et tu as concrétisé le projet après avoir suivi une formation de brasseur ?
L : Oui, j’ai suivi la formation “B2” de Brew Society à Rouen, c’est leur format long, elle dure 2 semaines et nous avons minimum 80 heures de formation, donc c’est très complet.
Ils t’apprennent à brasser, développer tes recettes, te fournir en matières premières, les règles d’hygiène à respecter.
Puis ils t’accompagnent aussi dans l’achat et l’installation de ton matériel pour commencer ton activité. C’est très complet et tu repars vraiment avec toutes les billes pour gérer correctement ta propre brasserie. Pour moi c’était une évidence , il fallait que je suive une formation complète et je ne regrette absolument pas.
> Pour en savoir plus : https://www.brewfactory.fr/
Tu cibles quel type de clientèle ?
L : Mon but est de faire un produit local, distribué en local. Donc, je vise les bars et les restaurants. Mon objectif à terme est d’être présent sur les bonnes tables de la région. La bière a cette image « boisson de barbecue ». Mais c’est aussi un produit noble qui peut se marier avec certains plats. L’idée est de proposer ces alliances aux restaurateurs et de faire découvrir des combinaisons inattendues à leurs clients.
Tu proposes 3 bières permanentes,
tu nous en parles un peu ?
L : Oui, j’ai une British Golden Ale, une blonde style anglais à la robe dorée, qui a une belle rondeur en bouche et des notes légèrement citronnées.
Puis l’American IPA, dont j’ai baissé l’amertume pour réconcilier mon père avec ce style de bière. Elle est moyennement houblonnée avec un côté fruité, mangue et abricot. En fin de bouche, tu retrouves une saveur pamplemousse. Elle est facile à boire même pour les non-initiés.
Enfin, ma bière passion, aux influences belges, la Monastic Ale. Elle est plus forte, à 7,5 %. Tu retrouves un côté café torréfié avec des arômes d’oranges sanguines. Elle est ambrée, un peu forte et légèrement acide ce qui casse la rondeur. Les restaurateurs l’apprécient et elle se marie bien avec les desserts.
En ce moment j’ai aussi une éphémère : La Scorbut.
Une lager très claire, pétillante, sèche en bouche, rafraîchissante avec un côté agrume mandarine, parfaite pour l’arrivée du soleil.
Tu proposes des activités à la brasserie ?
L : La bière, c’est convivial et c’est un moment de partage. Alors, quand les personnes souhaitent en savoir plus, impossible de dire non. J’ai donc créé deux activités autour de la bière.
La première est une journée de brassage à l’atelier comme un vrai brasseur. Par groupe de 4 personnes maximum, on produit une de mes recettes. À la pause midi, on apprend à déguster et à découvrir les différentes bières. Cela permet aux gens de se rendre compte du travail qu’il y a derrière une bière.
La deuxième activité est la dégustation des bières de la brasserie dans un style apéro dinatoire (photo). L’idée est d’initier son nez et son palais aux différents styles de bières. Je fournis aux clients des fiches de dégustation qu’ils remplissent pendant l’atelier.
M : Quels sont tes principaux canaux de prospection et d’acquisition client ?
L : J’ai une page Instagram et Facebook pour la brasserie. Instagram a permis à certains clients de me découvrir. Mais c’est surtout la curiosité des gens qui passent devant la brasserie et entrent pour découvrir. J’ai fait le choix d’avoir l’atelier ouvert sur la rue avec une baie vitrée. Du coup, tout le monde peut voir ce que je fais.
Ensuite, c’est le bouche-à-oreille et les recommandations directes des restaurateurs qui me font confiance.
« Le meilleur réseau social, à mon sens,
c’est le contact humain »
M : On n’a pas encore évoqué le nom de la brasserie, tu nous racontes son histoire ?
L : Le nom, pas facile de le trouver. Je voulais un logo et un nom sobre qui soient en adéquation avec le projet d’être sur les tables des restaurateurs. La chaloupe est venue un peu par hasard. Mais elle reflète bien mes passions et le côté petite entreprise. Je pratique la voile depuis petit, et ma femme trouve que j’ai une manière chaloupée de bercer nos filles.
De plus, la chaloupe, c’est une petite embarcation facilement manœuvrable seul et qui permettait d’embarquer les denrées, comme la bière, sur les bateaux. Et puis, je m’appelle Coulée, alors je trouve le pied de nez drôle.
M : Et le logo ?
L : C’est un graphiste du Mans, (on est toujours dans le local !), qui s’en est occupé. J’avais une idée précise en tête. Il a réussi à peaufiner mon idée et il m’a proposé un logo sobre, facilement modifiable pour des éphémères ou des bières sur-mesure.
Et puis, c’est un style différent de ce que proposent les autres micro-brasseries de la région. Du coup, je me démarque.
M : Comment imagines-tu le futur de la brasserie ?
L : Mon rêve est de pouvoir avoir une brasserie pour les ventes actuelles, La chaloupe comme elle existe aujourd’hui. Et à côté, installer un petit laboratoire sur un deuxième site, pour expérimenter et créer des bières dédiées pour le partenariat avec les restaurants. Des bières spécifiques pour accompagner un plat lors d’une saison par exemple. Une brasserie spéciale pour des bières sur-mesure en petites quantités.
Matteo : Merci beaucoup Louis, bonne continuation et bon brassage !
Retrouvez La Chaloupe
41 Rue d’Alger,
72000 Le Mans