Intro
Matteo : Salut Antoine, peux-tu nous présenter Prizm ?
Antoine : Salut ! J’ai rejoint la brasserie en 2021 dès son ouverture. Je suis brasseur, le gérant c’est Julien, qui est aussi à la tête de Gurubeer (distribution de bière en France et à l’international) et pour la partie graphisme, c’est Momar. Avec Prizm le but est de proposer des bières innovantes et de haute qualité, qui s’adressent à un public à l’aise avec l’idée de mettre 10€ dans une canette.
M : Comment es-tu devenu brasseur, quel est ton parcours ?
À : Quand j’ai commencé à boire de la bière, j’ai tout goûté, tout ce qu’il y avait sur le marché. Comme ma sœur a vu que ça m’intéressait, elle m’a offert un petit kit de brassage.
Ma première recette c’était une porter aux noisettes, donc pas la plus simple pour commencer. Je dirais même que c’était une vraie catastrophe. J’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises parce que je n’avais pas le matériel adapté, mais j’ai bien aimé le process. Ça m’a donné envie de recommencer jusqu’à ce que ça fonctionne.
À l’époque, j’étais étudiant en chimie à Paris, mais ça ne me plaisait plus trop. J’ai arrêté et je suis allé donner un coup de main dans une brasserie pas loin de chez moi, à Saint-Maur-des-Fossés : Mappiness. Je me suis aussi formé au lycée technologique de Douai pour monter en compétences et à partir de là j’ai cherché à travailler en tant que brasseur. Comme ils ne pouvaient pas m’embaucher chez Mappi, j’ai postulé chez Bapbap à Paris et j’y ai fait 3 années.
Après le covid, en 2021, on m’a proposé de participer au projet Prizm à Montpellier, c’est la ville où j’ai fait une partie de mes études et j’ai bien accroché avec l’équipe, donc me voilà !
Je m’intéresse beaucoup au vin nature, les fermentations mixtes, les fermentations en barrique… tout ce qui se vend mal en France (rires)
Tu nous parles de la gamme des bières chez Prizm ?
A : Au début Prizm c’était censé être uniquement des bières éphémères, mais nous nous sommes rendu compte que nos consommateurs étaient un peu perdus. Puis il y avait ceux qui avaient adoré certaines bières et qui en voulaient à nouveau, donc on a décidé de sortir une gamme permanente.
On en a 4, en format canette 33cl :
- La Legacy : c’est une New England Pale Ale très légère à 5 % avec des notes fruitées
- La Bali : c’est une NEIPA à 5,5 %, pour ceux qui préfèrent un côté plus agrumes.
- La Liquid Art : c’est une double IPA au Citra, à 8 %, c’est la première que nous avons brassée en permanente.
- La Narita : une Sour pêche, citron, goyave, passion à 6 %, qui mêle acidité et saveurs fruitées.
En plus de tout ça, on veut quand même pouvoir sortir 4 éphémères par mois. On choisit les styles en fonction des saisons, on va éviter de sortir des imperial stout quand il fait 35 degrés en août à Montpellier, logique.
Comment vous vous différenciez des autres ?
A : J’aime bien pousser notre public à la réflexion et à la découverte, notamment avec la gamme éphémère.
Je cherche à proposer des choses originales à nos clients : par exemple nous avons sorti un duo de bières (Austerity & Temporality) où la seule différence se trouvait au niveau de la levure. Donc, même moût, même base de houblons, mais deux souches différentes de levure.
C’est quelque chose que j’aime bien transmettre au consommateur. Qu’il puisse se poser et réfléchir à ce qu’il s’est passé dans sa bière, faire ses comparaisons. Aller un peu plus loin que le simple j’aime ou j’aime pas.
Mais j’aime aussi juste me poser et boire ma pinte sans trop intellectualiser le truc, ça depend des jours !
Pourquoi la brasserie porte le nom de Prizm ? (on ne te l’avait jamais posé cette question, hein ?)
À : Haha… L’idée du logo, c’est qu’on souhaite faire découvrir la bière à travers notre prisme. On cherchait aussi quelque chose qui se retient assez facilement, un logo sobre, mais qui se remarque.
C’est l’élément, je pense, le plus mémorable de la brasserie.
Il est bien mis en valeur sur les canettes et il plait beaucoup à nous clients.
Pour les étiquettes, Momar aime bien les trucs abstraits. Parfois y a un rapport avec le nom de la bière,
parfois pas du tout !
Tu nous parles de la gamme NOLO
(NO-alcool / LOW-alcool)?
Avec Gurubeer, on s’est rendu compte que la demande était de plus en plus forte sur le sans alcool. Sauf que l’on trouve très peu de bière à 0 %, c’est souvent 0,5 %. Du coup, on a décidé de bosser sur un process pour proposer du 0%. On communique dessus sur nos réseaux.
Et puis, même pour nous, c’est plus sympa de boire une bière sans alcool après le travail qu’un thé glacé par exemple avant de prendre la voiture.
Pour l’anecdote, la femme d’un ami m’a dit qu’avec nos bières sans alcool, on lui avait sauvé sa grossesse, elle n’en pouvait plus de boire de la Tourtel. Ça fait vraiment plaisir d’avoir ce genre de retour !
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